Evelyne tout comme moi avons fait les Beaux Arts de Paris.
C’était une aventure passionnante, exaltante, enrichissante, unique, mais ô combien difficile!!! Nous étions livrées à nous même et nous ne pouvions compter que sur notre jeunesse et notre formidable envie de réussir .
Evelyne avait perdu son père très jeune, quant au mien, non, il ne m’a pas donné sa bénédiction quand j’ai fait ce choix.
Quand je peignais enfant, il me disais : Cela te sert à quoi de faire ça ?
Avec le recul, je le comprends, la peinture pour lui c’était un luxe qui ne rapportait pas un sou. Il était issu d’une famille catholique nombreuse et pauvre de la plaine du Pô .
Elle comptait onze enfants c’était le dernier. Cette famille hébergeait sous son toit les grands parents et aussi les arrières grands parents. Même si elle possédait quelques terres, il n’y avait pas assez à manger pour tout le monde .
Vers les années trente l’état français cherchait des travailleurs qualifiés pour s’occuper de terres dans le sud ouest de la France.
C’est ainsi qu’à 18 ans, il est venu en France . Il a trouvé là un premier travail qui lui a rapporté de l’argent et lui a permis de vivre décemment .
Moi, je suis née avec la poésie et la peinture, pourquoi ? je ne sais pas, c’est ainsi.
Cette notion de vendre de la peinture pour vivre m’était étrangère.
Pour lui, vivre c’était trouver un travail qui rapporte de l’argent et la peinture et les Arts n’ont jamais eu bonne presse.
Alors, non, il n’étais pas du tout content de me voir faire les Beaux Arts? Il aurait de loin préféré que je trouve un travail à la banque où bien dans une compagnie d’assurance. Mon père avait les pieds sur terre.
Les artistes sont souvent de grands rêveurs….
Par la suite, il a été rassuré de voir que je travaillais dans l’enseignement des Arts.
La vie d’artiste, un grand bonheur dans la créativité mais aussi beaucoup de difficultés pour en vivre de son travail .
Deux photos souvenir :
L’entrée de l’école et la magnifique cour du Murier
Tags: artiste, beaux Arts, créativité, peinture