L’entrée du Portugal dans L’union Européenne en 1986 a entraîné une très grande croissance économique dans le pays et a permis d’obtenir l’accueil de l’exposition universelle de 1998 pour laquelle le thème était « les océans, un patrimoine pour le futur ». Cette exposition a eut lieu à l’Est de Lisbonne sur les rives du Tage, sur une ancienne zone industrielle rasée, réhabilitée, et renommée Parc des Nations. En effet, les activités portuaires ont été déplacées petit à petit plus au Sud de Lisbonne dans la deuxième moitié du XXème siècle du fait d’un trafic de conteneurs nécessitant des équipements spécifiques ne cohabitant pas avec la ville proche.

L’exposition universelle de 1998 est le plus grand projet de réaménagement européen, et même mondial de part son étendue. L’intention de cette exposition n’était pas de créer seulement des infrastructures temporaires mais qu’elle soit un réel évènement moteur de la réhabilitation complète d’un quartier de ville et ce à deux échelles différentes. D’une part à l’échelle de la ville par le réaménagement de la rive du Tage et la migration petit à petit du centre dynamique en direction du fleuve et du nouveau quartier. D’autre part, à l’échelle internationale, en affirmant son statut de métropole Européenne par l’émergence d’un quartier d’affaires.

Le parc est structuré de telle sorte que les transports soient accessibles. Il s’organise suivant un système de maillages d’axes orthogonaux qui viennent directement se connecter aux grands axes routiers et autoroutiers du pays et le quartier a été conçu dans un but d’assurer une mixité fonctionnelle et sociale. Il présente en proportions équilibrées, des zones de logements, des équipements, et des services. Les premières réalisations architecturales de prestige (Pavillon du Portugal, gare multimodale, Palais des congrès, centre commercial Vasco de Gama, aquarium permettent dans un premier temps de construire l’image de ce parc. Dans une deuxième phase, les immeubles, les bureaux et les équipements sont construits.

Vue du pont Vasco de Gama depuis les berges du Tage

Un important travail d’aménagement des berges du Tage a été mené, permettant à la ville de renouée avec sa tradition de ville fluviale. En effet à l’origine, Lisbonne entretenait des liens étroits avec son fleuve mais quand ses activités industrialo- portuaires se sont développées au XIXème siècle, cette relation a disparue car la ville s’est étendue vers le Nord et s’est éloignée du fleuve. A partir de 2008, la ville a mis en place un «Plan Général du front riverain» qui donne une orientation sur les projets d’aménagement sur la longueur des berges du Tage avec une action mise en place dans un même temps pour libérer les sites occupés par les activités portuaires et qui pourront être aménagés en promenade publique.

LA GARE DE L’ORIENT

Vue de la gare de l’orient depuis l’entrée principale

Parmi les infrastructures construites lors de l’exposition, la gare multimodale conçue par l’architecte Santiago Calatrava entre 1993 et 1998 et qui a pour objectif de mettre en relation un trafic routier, maritime et ferroviaire. Ce n’est donc pas un équipement isolé, il est au contraire pensé dans un aménagement urbain plus global. Elle est implantée suivant deux axes majeurs que sont la ligne ferroviaire et l’autre celle partant du Tage et traversant différentes infrastructures. La structure est en acier, béton et verre et composée de quatre niveaux différents. On trouve une station de métro sur les deux premiers niveaux, un espace de commerces et d’une gare routière sur ceux du dessus et enfin de la gare ferroviaire. Ce dernier niveau est surprenant, les quatre quais de gare sont recouverts d’un toit en verre porté par des colonnes aux formes organiques proches de la structure des arbres.

Vue de l’intérieur de la gare et de ces grandes arches

La structure est très ouverte, présente de nombreuses entrées et des volumes très spacieux permettant une facilité des flux à l’intérieur de la gare. Cette gare est très fréquentée aujourd’hui et constitue un des ouvrages phares de l’architecture du XXème siècle à Lisbonne.

LE PAVILLON DU PORTUGAL

Vue du voile de béton de 20cm d’épaisseur

Le pavillon du Portugal construit pour abriter accueillir des cérémonies et autres manifestations lors de l’exposition est composé de deux corps de bâtiment. D’un côté une immense esplanade forum couverte par un drap de béton de 20cm d’épaisseur légèrement incurvé vers le bas et renforcé par des tirants en acier. Le voile donne l’impression que le bâtiment flotte das les airs et cadre la vue sur le Tage.

Vue de la liaison des deux corps de bâtiment grâce à des tirants en acier

Relié à ce voile, un édifice en longueur en pierre blanche et en béton. Il contient quatre salles et s’organise autour d’une cour intérieure comme dans les anciens bâtiments portugais. Dans ce bâtiment, il est expliqué la découverte des océans et la culture Portugaise.

LE PAVILLON ATLANTIQUE

Le pavillon Atlantique

Le pavillon Atlantique a été construit dans le but d’en faire un équipement flexible avec une grande capacité d’accueil. Il a été implanté à Côté de la gare d’orient ce qui en fait un équipement de fréquentation internationale. Il est composé d’une structure en bois lamellé et censé évoqué la coque inversée d’une nef.

LA TOUR VASCO DE GAMA

Vue de la Tour Vasco de Gama depuis les berges du Tage

La tour Vasco de Gama dessinée par les architectes Leonor Janeiro (Profabril) et Nick Jacobs (Skidmore, Owings and Meril) de 140m de haut fait référence aux anciens navires. La structure métallique représente la voile d’une caravelle. A 120m on peut trouver une plateforme d’observation et juste en dessous un restaurant de luxe fermé en 2004 faute de rentabilité.

LE PAVILLON DES OCEANS

Le pavillon des océans vu depuis la berge

Le pavillon des Océans est situé juste à côté du pavillon du Portugal. Il a été imaginé par l’architecte nord-américain Peter Chermayeff et est constitué de 2 bâtiments, un aquarium constitué de 5 bassins qui est situé en mer et un vestibule qui relie l’aquarium à la terre par différentes passerelles. La partie haute de l’aquarium est constituée de grandes baies vitrées et le toit relié par des câbles d’acier accrochés à des mats. Le vocabulaire de l’architecture marine est reprise dans beaucoup de pavillons de l’exposition.

Le projet du parc des nations a rencontré des limites par rapport aux enjeux qu’il s’était fixé. En effet, la population qui fréquente le site, hors touristes, n’est pas vraiment mixte du fait du standing assez haut des immeubles qui ont été construits. Les gens ne se déplacent pas vraiment à pied dans les espaces publics pourtant aménagés dans ce but car ils viennent du centre et de fait, dépendent des transports. Par conséquent le parc des Nations est surtout fréquenté pour ses centres commerciaux mais on peut se poser des questions sur la fréquentation des rives du Tage, nous étions en effet les seuls à nous promener sur les berges quand nous avons visité le parc, l’endroit avait l’air globalement assez désert.

Bibliographie:

– Cristiana Mazzoni. 2001. Gares : architectures 1990-2010. Actes Sud

– Lisbonne : expo 98, Connaissance des arts (1998), Hors série

TOQUET–ETESSE Anaëlle – Voyage effectué en Octobre 2013.

anaelletoquet@hotmail.fr